SONOGRAMMES – Éléonore Scardoni

Vernissage le Jeudi 7 Novembre à 18h.
Exposition du Vendredi 8 Novembre au Jeudi 19 Décembre.

– Ouvert du mardi au vendredi de 9h à 16h30.
– Les Samedis de 9h à 12h30.
– Fermé les Dimanches & les lundis.

Accès gratuit aux expositions.


Note d’intention

Fragments de paysages sonores d’une biodiversité Bruxelloise.

Œuvres de 2022 à aujourd’hui.

À l’instar d’un sismographe mesurant un mouvement terrestre, ma main et mon outil tentent de suivre et d’écrire les sons perçus dans un paysage choisi. Guidée par le son des oiseaux, je collecte des paysages sonores dans différents jardins, marais ou friches bruxelloises. Lithographe nomade, je promène mes pierres pour y graver des sonogrammes.

Je cherche à explorer autrement le dessin d’un paysage, en quittant le dessin naturaliste pour interroger notre sensibilité à l’environnement et à ce qui le compose, à travers l’acoustique, l’analyse de terrain et l’empreinte sonore. Mon processus artistique, à la fois technique et poétique, relie l’approche scientifique du son à une méthode artisanale d’impression. En transposant l’idée d’un sonogramme en image imprimée, je superpose des couches visuelles pour représenter des fréquences sonores, de la même manière qu’un sonogramme capture l’évolution du son en fonction du temps et des fréquences. En gravant une matrice et en utilisant des presses manuelles, j’ajoute une dimension physique et tactile à ce processus, donnant à l’image une matérialité nouvelle. Chaque couche d’impression reflète une variation dans la texture, la couleur ou la profondeur, évoquant les modulations d’un son à travers le temps et l’espace. Cette approche crée une analogie visuelle et sensible entre l’invisible du son et sa transcription graphique tangible. Ainsi, je transforme les sons, habituellement perçus comme immatériels et fugaces, en éléments concrets et perceptibles, traduisant l’évolution et les nuances d’un paysage sonore par un travail d’impression et de gravure. Mes sonogrammes deviennent alors une manière de rendre visible l’audible, une conversation poétique avec l’environnement, où chaque empreinte visuelle révèle la richesse de ce qui compose le paysage urbain de Bruxelles. 

J’observe les oiseaux en ville, cherchant à identifier leurs chants et leurs cris afin de repérer les îlots où ils ont trouvé refuge pour nicher. Au sein d’un entrelacs sonore mêlant la tranquillité bucolique et le vacarme industriel, je mets en lumière ces espaces verts qui se sont implantés dans les fissures de la ville. Ces zones, souvent menacées par des projets d’urbanisme discutables, se trouvent au cœur de luttes citoyennes et écologiques. Que ce soit le jardin de mon académie, qui fut le premier terrain de mes expérimentations, le Marais Wiels, le vallon du Meylemeersch, le parc Léopold dans la vallée du Maelbeek, à deux pas de l’effervescence du quartier européen, ou encore le parc Forest avec ses perruches jugées invasives, sans oublier ce jardin abandonné coincé entre des immeubles, tous ces espaces de biodiversité inattendue représentent, à mes yeux, de précieuses rencontres entre le béton et la nature. Bien que souvent négligés, ils offrent à la nature une opportunité de résister et de s’épanouir en milieu urbain.

Éléonore Scardoni

Artiste, auteure et dessinatrice, Éléonore Scardoni arrive à Bruxelles en 2012 pour étudier l’illustration et la bande dessinée à l’ERG (École de Recherche Graphique). En 2015, elle part pour un an en Erasmus aux Beaux-Arts d’Helsinki, où elle se spécialise en image imprimée. Lors de ce séjour, elle se redécouvre à travers les paysages finlandais, le dessin au crayon et la culture insulaire nordique. Son livre, La Grande Utö, tire son nom d’une île découverte en Finlande. 

Que ce soit par le dessin ou l’image imprimée, Éléonore Scardoni crée des mondes, des récits et des voyages où poésie, science et fiction se rencontrent, interrogeant ainsi notre manière d’explorer et de comprendre les territoires. 

Depuis 2018, avec Romane Armand, elle mène un projet graphique, narratif, collaboratif et de fiction en Antarctique, à travers la revue dessinée Forgeries. Ce projet collectif, en constante évolution, vise à rassembler des personnes de tous horizons autour de récits partagés. Avec ce projet, elles ont créé Forgeries ASBL et En 3000 Éditions, et ont reçu en 2019 le prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour une première œuvre de bande dessinée, ainsi qu’une mention spéciale au prix Victor Rossel en 2020, décernée par la Scam, pour l’innovation en bande dessinée. 

Depuis 2020, Éléonore cherche à établir des liens entre le dessin, l’urbanisme et l’ornithologie. Avec son projet en cours, Avifaune, elle écrit un récit sur la cohabitation entre les humains et les oiseaux en milieu urbain. 

Guidée par les chants des oiseaux, Éléonore collecte des paysages sonores dans différents jardins, marais et friches bruxelloises. Lithographe nomade, elle transporte ses pierres pour y graver des Sonogrammes, qu’elle imprime ensuite sur les presses de l’académie Rhok.

L’œuvre d’Éléonore Scardoni se caractérise par un mélange d’intimité et de collaboration, où le dessin devient un outil d’exploration et de réflexion sur notre relation à l’espace, aux territoires et au vivant.

www.eleonorescardoni.com
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